L’indemnisation du grand handicap touche potentiellement les victimes d’accident de la route, d’accident de la vie. La prise en charge des personnes sérieusement handicapées nécessitent une attention particulière. C’est pas uniquement la vie de la victime qui est touchée. Le bouleversement atteint les membres qui gravitent autour (couple, enfants, famille). Généralement, ce sont souvent des membres aidants par la force des choses.
Par grand handicap, on pense à paraplégie, tétraplégie, autant de situations complexes qui engagent l’intervention des proches, la famille en général. Cela concerne aussi les victimes d’un traumatisme crânien grave, d’une amputation, d’une paralysie du plexus brachial. A quoi on peut rajouter les victimes de poly traumatisme, brûlure grave, hémiplégie.
Indemnisation du grand handicap et aide humaine
Un point non négligeable concernant l’indemnisation du grand handicap a à voir avec l’intervention des aides humaines, la tierce personne temporaire et la tierce personne permanente ou viagère.
Dans les situations de grand handicap, la victime après la consolidation conserve des séquelles à vie. Généralement, ces séquelles affectent tous les pans de la vie tant personnelle que professionnelle. Les répercussions sont parfois majeures. En d’autres termes, il y a un avant et un après. Il faut tout réorganiser, la temporalité et les choses du concret, réorganiser l’habitat pour le rendre conforme à la réalité du handicap. Aménagement du domicile, aménagement du véhicule etc…
Les conditions de vie sont bouleversées de manière définitive. Au-delà de l’appropriation de cette nouvelle existence, il faut refaire de nouveaux projets qui tiennent compte du handicap. Toutes ces choses du quotidien ne peuvent avoi milieu sans l’intervention d’une tierce personne.
Le poste de tierce personne est un poste très important dans l’indemnisation du grand handicap. Lorsqu’il se calcule de manière viagère, les montants d’indemnisation peuvent atteindre des sommes considérables. Il est impossible d’accorder une totale confiance à l’assurance pour le chiffrage de la tierce personne viagère. Et pas davantage au médecin expert de l’assurance lors de l’expertise médicale de consolidation. En effet, le nombre d’heures de tierce personne à prévoir sera fonction du handicap lui-même et des adaptations diverses. C’est un poste évaluer au cas par cas, en fonction des besoins réels de la victime.
Il est absolument essentiel de se faire assister d’un avocat spécialisé pour faire valoir à sa juste mesure le temps qu’il faudra allouer pour le poste de tierce personne.
Indemnisation du grand handicap et traumatisme crânien
L’indemnisation du grand handicap concerne essentiellement les personnes dont le taux d’AIPP atteint 50% et implique nécessairement le recours à une tierce personne.
Certaines victimes de traumatisme crânien conserveront des séquelles graves tout le reste de leur vie. En premier lieu, ce qui évalue la gravité du traumatisme crânien lors de sa survenue est l’échelle de Glasgow. Par la suite, en fonction ou non de la récupération, les troubles cognitifs importants peuvent persister toute la vie et entrainer des conséquences déficitaires au point de ne plus pouvoir vivre une vie autonome.
C’est pourquoi on parle de « mal invisible », les séquelles en effet ne se voient pas comme chez un paraplégie ou une personne victime d’une amputation. En plus de souffrir de troubles mnésiques, troubles cognitifs divers, il existe ce qu’on appelle l’anosognosie. C’est l’absence de conscience de la sévérité des troubles. La personne victime peut traverser des phases durant lesquelles elle ignore les limitations de son mal. Les conséquences sont parfois complexes puisque certaines d’entre elles refusent de se traiter. L’entourage vit douloureusement la situation.
Il n’est pas rare que la personne atteinte d’un traumatisme crânien développe des troubles de l’humeur, de l’irritabilité rendant difficile la vie en famille ou avec les proches. enfin, Parmi les troubles fréquents, on peut citer les difficultés de concentration, la lenteur d’exécution des tâches du quotidien, les difficultés d’anticiper, de planifier, les troubles de l’apprentissage, une altération de l’organisation, du jugement, des troubles dépressifs.
En tant que « mal invisible » il est tout a fait essentiel que la victime d’un tel handicap se fasse assister d’un avocat spécialisé et d’un médecin conseil lors des opérations d’expertise médicale.
Conseils pour la réparation intégrale du préjudice
L’indemnisation du grand handicap impliquant un tiers responsable ouvre droit à la réparation intégrale du préjudice. Ce qui signifie que l’ensemble du dommage fera l’objet d’une indemnisation. Tous les postes de préjudice seront pris en compte.
Une bonne indemnisation commence par des précautions d’ordre pratiques et notamment la conservation de tous les documents et justificatifs ayant trait au handicap. Le dossier médical doit être sérieusement constitué de toutes les pièces relatives à la prise en charge du handicap. Pour cela, un avocat spécialisé est absolument indispensable. Celui-ci travaillera de concert avec un médecin conseil de victimes familiarisé au grand handicap. Idéalement, il s’agira d’un tandem, un binôme qui œuvre habituellement ensemble pour vous accompagner au mieux. Ils sauront par ailleurs se faire assister des différents professionnels gravitant autour du grand handicap, ergothérapeutes, neuropsychologues, prothésistes, architecte pour prévoir l’aménagement du domicile etc…