La paraplégie ou tétraplégie suite à un accident de la route nécessitent une prise en charge particulière.
Paraplégie, tétraplégie appartiennent au grand handicap. Elles génèrent des douleurs importantes liées aux lésions médullaires. Malgré la paralysie des membres inférieurs (et des membres supérieurs en cas de tétraplégie), la douleur est bien présente hélas. Et cela malgré l’absence de sensibilité.
La prise en charge de ces douleurs est essentielle.
On distingue les douleurs selon leur territoire de survenue. C’est-à-dire s’il s’agit du territoire situé au-dessus de la lésion médullaire, au niveau de la lésion ou sous la lésion.
Paraplégie, tétraplégie : douleurs situées au dessus de la lésion
La partie du corps désignée dépend de la hauteur de la lésion de la colonne vertébrale. Ainsi, pour les tétraplégiques, il pourra ne s’agir que de la tête.
- Les douleurs nées de pathologies de l’appareil locomoteur. Il s’agit dans ce cas de douleurs que ressentent les paraplégiques. En effet, en raison de la paralysie des membres inférieurs, les membres supérieurs subissent davantage de contraintes lors de mouvements. Concrètement, ces douleurs sont souvent dues à des tendinites, des périarthrites de l’épaule, etc. Dans ce cas, le meilleur traitement est d’améliorer l’ergonomie du fauteuil. Ca permet de diminuer les contraintes imposées aux membres supérieurs sans pour autant porter atteinte à la mobilité du paraplégique.
- Les douleurs projetées d’origine sous-lésionnelle. Il s’agit de douleurs située sous la lésion médullaire, mais ressenties dans la zone situé au-dessus. Par exemple, il peut s’agit d’une douleur d’épaule traduisant une pathologie digestive ou vasculaire (donc située en territoire sous-lésionnel).
- Les douleurs neurologiques. Elles s’apparentent souvent à une sensation de brûlures ou de picotements, phénomènes sensitifs qui peuvent remonter jusqu’à la face. Elles sont souvent symptomatiques d’une syringomyélie tardive C’est une maladie qui peut se développer plusieurs mois ou même plusieurs années après le traumatisme. Elle peut être diagnostiquée par un IRM.
Paraplégie, tétraplégie : douleurs au niveau de la lésion
Il s’agit de la zone où a eu lieu la lésion médullaire (donc au niveau de la colonne vertébrale).
- Les douleurs neurologiques lésionnelles : ces douleurs traduisent une lésion des racines nerveuses. Elles sont généralement décrites comme une sensation de brûlure de d’étau. Les douleurs de la « queue de cheval » (nerfs émergeants du bas de la moelle épinière) durent plus longtemps que les douleurs neurologiques lésionnelles. Celles-ci disparaissent généralement au bout de la première année suivant le traumatisme.
- Les douleurs rachidiennes. Elles sont déclenchées par des changements de position, ou le maintien prolongé de la position assise. Ces douleurs proviennent du lieu de la lésion de la moelle épinière.
Les douleurs situées sous la lésion
Des douleurs peuvent être ressenties sous la lésion médullaire. Et cela, malgré la paralysie et la perte de sensibilité dans cette zone du corps.
- Les douleurs neurologiques : ces douleurs sont caractéristiques de la paraplégie, tétraplégie. Elles sont ressenties dans le territoire anesthésié comme des sensations de brûlure, d’étau ou de décharge électrique. Parfois localisées, elles peuvent également être diffuses (au niveau des membres inférieurs ou du tronc). Ce sont sûrement les douleurs les plus problématiques, car souvent difficiles à traiter.
- Les douleurs musculaires : la paraplégie ou la tétraplégie s’accompagnent parfois de spasticité (c’est-à-dire, un excès de tonus dans les muscles). C’est cette spasticité qui peut causer des douleurs en raison de son intensité.
- Les douleurs symptomatiques. Ce sont des douleurs locales récentes, sans lien avec la paraplégie ou tétraplégie, mais caractéristiques d’autres pathologies.
Comment prendre en charge ces douleurs ?
Outre la rééducation, l’administration de médicaments permet d’atténuer la plupart de ces douleurs.
Dans le cas des douleurs neurologiques, les antalgiques classiques étant inefficaces, des antidépresseurs peuvent être prescrits car ils ont des vertus analgésiques. Si ses douleurs se traduisent par une sensation de décharge électrique, les antiépileptiques peuvent être efficaces.
Une prise en charge psychologique est en revanche indissociable de la prise en charge médicamenteuse, notamment en matière de douleurs chroniques qui peuvent devenir la cause de dépressions.
Expertise médicale et indemnisation de la paraplégie, tétraplégie
La loi Badinter s’applique lors d’un accident de la route en l’absence d’une faute de nature à exclure son droit à indemnisation. L’expertise médicale au moment de la consolidation sera essentielle pour déterminer les postes de préjudice définitifs.
Nous conseillons de ne pas attendre la consolidation pour solliciter l’assistance d’un avocat accident de la route et d’un médecin conseil. En effet, l’accompagnement par des professionnels familiarisés à la paraplégie et tétraplégie est nécessaire le plus tôt possible. Cela permet en outre de solliciter des provisions suffisantes. Et surtout de prévoir les dispositifs et améagements nécessaires au handicap moteur. Frais de logement adapté, frais de véhicule adapté, fauteuil roulant électrique, fauteuil spécifique pour la douche etc…
A retenir concernant la paraplégie, tétraplégie suite à un accident de la route.
La paraplégie, tétraplége suite à un accident de la route nécessitent une prise en charge singulière et l’équipe active de professionnels. Sur un plan d’indemnisation, le contact d’un avocat accident de la route est indispensable. Il s’associera les services d’un médecin conseil, d’un ergothérapeut, architecte etc. Et ceci, afin de prévoir au mieux les aménagements et dispositifs essentiels à la vie quotidienne. En effet, les frais de logement adapté, frais de véhicule adapté, fauteuil roulant électrique, fauteuil spécifique pour la douche seront intégralement indemnisés.